Le contexte

Le Lac Titicaca, situé à 3 800 mètres d’altitude à la frontière entre la Bolivie et le Pérou, était encore intact il y a quelques décennies, mais il est aujourd’hui, suite aux contaminations minières, industrielles et urbaines, pollué et eutrophisé. Cependant considéré comme un « hotspot » de biodiversité et d’endémisme, il commence à faire l’objet d’un suivi binational (péruvien et bolivien) afin de le protéger et de permettre aux populations de profiter de ses ressources de façon pérenne. C’est pourquoi l’Observatoire Binational du Lac Titicaca (OBLT) est progressivement mis en œuvre, impulsé par M. Xavier LAZZARO afin de suivre l’évolution de la qualité de l’eau du lac. Il a également pour but de prévoir, ou pour le moins anticiper, les évènements extrêmes induits par les changements climatiques et les pressions anthropiques. L’OBLT est donc considéré aujourd’hui comme un moteur de changement et de gestion du lac et comme la première organisation binationale ayant pour objectif le suivi à long terme du lac. L’OBLT collabore avec l’IRD sur les projets concernant la gestion du Lac Titicaca.

L’IRD est un institut français acteur de développement dont le modèle est le partenariat scientifique équitable avec les pays en développement, principalement ceux des régions intertropicales. L’objectif de l’IRD est de concevoir des solutions adaptées aux défis auxquels l’Homme et la planète font face. C’est un organisme pluridisciplinaire reconnu internationalement.

La présence de l’équipe MJ’Ecko sur le terrain, pendant 4 à 8 semaines, va permettre à l’OBLT de renforcer ses capacités d’analyse, d’hypothèse et de proposition. De façon générale c’est le livrable que l’équipe fournira à l’OBLT à la fin de l’étude qui servira et apportera des réponses et propositions à l’Observatoire et permettra de d’appuyer le rapport du PNUD concernant la gestion binationale du Lac Titicaca.

Le projet

Les étapes de la réalisation du projet sont les suivantes

« L’écologie terrestre est la science qui étudie les milieux et les conditions de vie des êtres vivants sur terre, ainsi que leur relation avec la nature. Les relations proprement dites sont les rapports entre ces organismes et leur milieu dans l’écosystème. »

Objectifs de la mission

1. État de l’art sur le Lac : synthèse de l’état des connaissances et des lacunes ; élaboration d’un modèle conceptuel pour l’ Analyse du Diagnostic Transfrontalier.

2. Scénarios futurs: réponses du Lac aux changements globaux (climatiques et anthropiques) en fonction des mesures prises (ou non prises) ; comment anticiper les événements extrêmes et propositions de mesures à adopter.

3. Bio-restauration (phyto-remédiation) : solutions durables et écologiques, synthèse des approches appropriées comme compléments aux stations d’épuration pour lutter contre les contaminations et l'eutrophisation.

4. OBLT - Observatoire Binational du Lac Titicaca : exigences et types de suivis environnementaux, alertes précoces, amélioration de la gouvernance binationale.

5. Zonage horizontal des services écosystémiques sur le plan d’eau : zones propices aux différentes activités productrices (pêche, aquaculture, agriculture, élevage, tourisme, industries, mines, urbanisation…), leurs impacts, antagonismes entre activités.

L’ensemble de ces objectifs se réaliseront au niveau du Lac Titicaca, et plus particulièrement sur la zone du Lac mineur, zone bolivienne et étudiable par l’équipe bolivienne (aspect technique) et dans les laboratoires. Les missions seront donc réalisées pendant les 6 semaines chaque jour en équipe de 2, 5 ou 10 et en étant accompagnés par les membres de l’OBLT. Des expéditions scientifiques seront organisées occasionnellement.

Le sujet d'étude de la mission

Le sujet d’étude de la mission est le suivant : Compréhension du fonctionnement du lac mineur du Titicaca d’un point de vu qualitatif, quantitatif et de gouvernance dans un contexte de changement climatique et propositions de bio-restauration.

Résultats attendus de la mission par les commanditaires

Compte rendu du travail pré-terrain (échange sur les hypothèses,la méthodologie de l’équipe et notre travail bibliographique).
Restitution des résultats pendant la phase terrain.
Production du livrable final contenant l’ensemble des données récoltées lors de notre mission et leurs utilisations, analyses statistiques et conclusions, ainsi que des propositions de bio restauration. Des indicateurs, des sources et des sites de contamination seront cités et des conclusions seront proposées. Le travail effectué en cartographie sera présenté. L’ensemble des activités techniques réalisées seront décrites également dans ce rapport. Ce document sera élaboré en version française et espagnole. Une fois menées à bien, nos actions pourront être susceptibles d’être transposées dans d’autres pays concernant la gestion de lacs contaminés. Le diagnostic publié et livré aux commanditaires pourra également servir à la gestion d’autres écosystèmes aquatiques pollués.

Éléments de méthode

L’étude que l’équipe MJ’Ecko propose à l’IRD Bolivie comprend une réelle méthodologie scientifique. L’objectif est véritablement de réaliser une expertise socio-écologique qui permettrait de comprendre le milieu étudié afin de proposer des recommandations les plus pertinentes possibles. Cela permettra ensuite de renforcer la gestion binationale du Lac Titicaca. Notre vision de la mission serait de mobiliser des éléments de compréhension de deux approches différentes : un diagnostic environnemental et une approche socio-écologique.

La méthodologie utilisée consisterait en l’analyse des écosystèmes du Lac mineur Titicaca afin de connaître les dynamiques du milieu et l’évolution de celui-ci et d’effectuer un diagnostic environnemental. Des expéditions scientifiques seront organisées de façon régulière afin de prélever des données et analyser l’évolution des sites de contamination. Ces expéditions se réaliseront en petit groupe avec des chercheurs de l’IRD et/ou l’OBLT. L’équipe envisage pour cette approche environnementale de croiser des données de composition du lac (notamment des données analysées pendant la phase pré-terrain), climatiques (délivrées par leur station météo sur terre et bouée océanographique), et d’activités anthropiques afin de prendre en considération l’approche socio-écologique. Cette approche mettra en avant la prise en compte de la population dans les démarches et décisions scientifiques et permettra de comprendre l’impact et les raisons des acteurs concernant la gestion du milieu ainsi que les besoins des populations. L’équipe se basera donc sur la bibliographie effectuée, l’analyse des données, des entretiens avec acteurs scientifiques (chercheurs et techniciens) et populations ainsi que des prélèvements et analyses complémentaires.

Outils utilisés : bibliographie, échanges avec le commanditaire, les chercheurs et la population, matériels océanographiques, matériels de laboratoire, matériels de cartographie, logiciels de traitement de données (statistiques), dispositif de suivi, …